Bon. Aujourd’hui dimanche, j’ai commencé par me lever vers 10h. Puis, mon père, faisant de l’escrime, a contraint toute la famille à un entrainement de son sport favori. J’ai insisté sur le fait que je n’avais pas besoin, que je pratiquais déjà du sport en « ligne » avec Mr Desplanques (notre prof d’EPS), mais rien n’a pu le faire changer d’avis. Je fus donc obligé de suivre une vidéo YouTube avec un homme inconnu (enfin connu de mon père mais inconnu de moi-même), qui nous donnait des consignes depuis son jardin. J’essayais de rester le plus « normal » possible tandis que pas et exercices mettaient mes parents et mon frère dans des conditions complètement risibles et que je les regardais faire des danses du ventre ridicules. Evidemment, comme je ne suivais pas les consignes, ma mère m’a critiqué sur mes « positions » (… comme d’habitude). En même temps, Maman, il ne fallait pas me faire venir contre mon gré, pense que je tiens à ma dignité, même en cette période !
Après cette séance matinale, j’ai voulu prendre un bol de céréales. Ma mère s’est mise à me (re)faire la leçon : « Hop, hop, hop, Camille, on va prendre un brunch ». On en a déjà fait un hier ! (Ce qui est bien avec mes parents c’est qu’ils arrivent toujours à trouver le juste milieu entre « On est bobo » et « On est confinés, on allie petit déjeuner et déjeuner pour ne pas avoir à faire des courses tous les deux jours » … ce qu’ils finissent quand même par faire).
On a donc « brunché », comme on dit dans le jargon des bourgeois-bohèmes, de tartines, de fromage, de reste de salade d’haricots et de mais, de champignons shiitake cuits et de burrata, oranges et pistaches. Oui, c’est un plat aisé et que j’ai conseillé, j’en ai conscience, mais que maman a déjà cuisiné 3 FOIS ! La troisième fois, à vrai dire, ça donne un peu envie de vomir, au début. Après ça va. On s’adapte.
Ensuite, j’ai regardé mon téléphone, je crois. Je me souviens plus trop. Ma mère s’est mise à faire des oranges séchées pour les « cocktails » (encore un truc de riches) ; on a fait du dessin (bizarrement, pas mon père qui avait pourtant instauré l’idée, trop occupé à scanner ses carnets de croquis avec son téléphone), j’ai flegmatiquement dessiné… une poutre, un plan de travail et… une étagère ; on a fait un cadavre exquis (une créature barbue, munie d’une robe et de jambes poilues, d’un corps ondulé et de chaussures élégantes à lacets était née), je pense que… ça devait être le moment le plus intéressant de cette journée. J’ai… regardé mon smartphone… regardé mon… smartphone… regardé… mon… smartphone…
Camille
Le journal des collégiens de Montgolfier