Court, c’est bien aussi

Aujourd’hui je vais ralentir l’humour et dire un truc qui me déprime même si ça me fait rire : mon père dit souvent  « Pendant les vacances… ça vous dirait que je vous emmène rue Meslay ? » *

Nathan (au quotidien. Je crois que c’est l’article le plus court que j’ai écrit.)

*Rue Meslay : lieu de confinement familial, Paris 3è arrondissement

Le journal des collégiens de Montgolfier

Journée rangement

Aujourd’hui, c’était rangement, cette journée exaspérante prévue 2 jours à l’avance et où l’on sait que les parents vont prendre bien du plaisir à nous engueuler.

Je me suis levé vers 9h, ai regardé une série, puis je suis descendu voir ma mère. On a fait des gaufres, moins bonnes que d’habitude nous nous sommes dit. C’est vrai qu’elles étaient sèches.

Ensuite, la journée a vraiment, pour de bon, commencé. Mon père nous a demandé de faire un « pré-rangement » (en gros préparer sa chambre et se préparer et physiquement et psychologiquement avant l’imposante et virile tornade que sont mes parents), ce que j’ai fait. Puis nous nous sommes attaqués aux chambres. J’avais oublié que la mienne était aussi dégoûtante et en désordre… Alors que j’y passe tout mon temps en plus.

Ma mère et moi (je le savais dès le début qu’elle allait s’énerver à la simple vue de mon espace personnel), nous nous sommes donc mis à trier les boîtes de chimie éventrées, des magazines ne servant plus, des vêtements trop petits, des livres cornés… tout un tas de petites choses qui allaient mettre ma mère en rogne. Ce qui est arrivé. Elle a donc shooté dans la boîte de chimie que j’essayais de ranger, selon elle pas assez vite. Eh oui, on travaille à la chaîne dans cette famille.

Je suis sorti de la maison pour aller entre le premier et le deuxième étage de l’immeuble pour reprendre mes esprits et réfléchir cinq-six minutes, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Bon, moi qui voulais changer la disposition des meubles de ma chambre, ce n’était pas gagné, huit heures de rangement étaient déjà passées. Mais c’était à peu près fait : encore quelques petites choses qui devraient trouver leur place, je « réorganiserais », je l’espère, ma chambre le week-end prochain.

On s’est donc attablés. L’ambiance de ce dîner, n’était pas très bonne, aucune discussion n’a démarré. Soupe de légumes et pesto, saucisses pour les non-végétariens étaient au menu de cette fin de soirée. On s’est ensuite mis à regarder Les Incorruptibles de Brian de Palma, très bon film d’ailleurs, je vous conseille.

Bon, je vais me coucher. Bonne nuit, à demain pour une « nouvelle » journée,

Lélé blasé (lui-même)

Le journal des collégiens de Montgolfier

Vue

Aujourd’hui, simple sortie dans la rue, les conditions de confinement vont se faire de plus en plus strictes. La rue est déserte. L’air est glacé. Le temps magnifique. Ma sœur court et saute partout. Un homme assis sur le pas de sa porte prend l’air. La rue adjacente, habituellement lieu favori des trafiquants, est déserte également. Ambiance étrange. L’escalier à côté, dégoûtant l’autre jour, a été enfin nettoyé. Ce ciel si bleu m’énerve. J’ai froid. Il paraît que la quarantaine va durer plus d’un mois. Cela me semble infiniment long. J’en ai assez. Ne plus pouvoir sortir du tout serait difficile. Hier soir, j’ai vu ma rue différemment avec tous ces gens que je ne connais pas à leurs fenêtres, à applaudir, sous un ciel bleu sombre magnifique, couleur que je vois rarement, habituellement masquée par la pollution.

Azadée

Le journal du collège Valmy – 1er épisode du « Feuilleton des Sens » d’Azadée

Par ma fenêtre

Par ma fenêtre, je vois.

Une rôtisserie fermée. Un magasin de fruits. Fermé également. Et le camion de livraison de fruits et légumes tagué, à l’arrêt depuis que son magasin a fermé. Une poissonnerie et un traiteur. Tous les deux fermés.

Je vois aussi des gens dehors, malgré le confinement. Des gens qui font la queue jusque sur le trottoir pour acheter leurs cigarettes. Des gens qui font des footings, pour la première fois depuis 30 ans. Des bus qui attendent au feu, des vélos, des voitures, des gens à pieds, des personnes avec des caddies, des motos…

La croix de la pharmacie avec ses animations lumineuses et la température qu’il fait en ce moment : 8°…

Noé

Le journal du collège Valmy

Cher lecteur

J’ai reçu un commentaire à l’un de mes articles, d’un lecteur qui m’a posé les questions suivantes : « Qu’est-ce que ça fait de sprinter dans la rue Meslay vide ? » et « Quelles stratégies mettre en place face à la mise en orbite de nos parents ?« . Eh bien, cher lecteur, je vais te répondre.

Premièrement : ça me fait bizarre de sprinter dans la rue Meslay mais pas à cause de cette rue, à cause des bruits de voitures que j’entendais normalement dans les rues à côté et qui a disparu.

J’ai battu mon record d’allers-retours. Avant-hier : 3 allers-retours x 900 m donc 2 700 m. Aujourd’hui : 4 allers-retours x 900 m donc 3 600 m. Je cours au milieu de la rue pour ne croiser personne. La rue Meslay fait des montées et des descentes donc ça fatigue quand même pas mal !!

Deuxièmement : je crois, concernant les parents, que sortir un peu plus, arrêter l’alcool et arrêter de fumer serait déjà une bonne chose. D’ailleurs aujourd’hui, la santé de mes parents a encore baissé d’un cran : mon père, après que j’ai fait tomber une pomme de terre, pendant le déjeuner, m’a dit : « C’est trop classe… qu’est-ce que j’aurais aimé être toi… j’aurais gagné ma vie… tu es mon espérance… tu es moi en mieux… » HELP ME !!!!

Je ne sais pas quoi dire d’autre mais continuez à m’envoyer des questions : ça m’occupe !

Nathan (au quotidien. Et je nomme ce commentateur : @D S)

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Une journée en désordre

Aujourd’hui j’ai commencé un travail en français sur Le Mystère de la Chambre Jaune. J’ai compté… 24 questions m’étaient posées !!! 24 !! Vous vous rendez compte !!! C’est inhumain !!!! Je sais que je n’aurai plus le courage après pour 2 min de travail supplémentaire. Je n’aurai plus que la gym à faire. Et ma mère a fait une proposition (et c’est dans ces moments-là que je l’adore) : elle a décidé qu’on ne ferait pas de devoirs le dimanche. Chouette !!!!!!!

Je vais changer de sujet maintenant. Hum hum. Ok.

Mouche-mouche. Une boule de poils, tigrée au dos et blanche sur le ventre. Se prélassant à la lumière du soleil, son poil devient chaud, et chaleureux à toucher. Ce phénomène… est mon chat. Il parait que « mouch » veut dire « souris » en iranien (on doit dire en Farsi) … Mon chat est la seule à rester confinée à la maison à longueur de journée depuis des années (sans devenir folle-dingue comme ma mère). J’ai toujours eu peur de l’emmener à la campagne et qu’elle se fasse écraser par une voiture ou tuer par un autre animal. Elle ne sort que pour aller chez le véto. Bref, protection max (faudrait encore un pare-balles et là on serait au top !!). On s’embête souvent tous les deux et on joue ensemble. J’aime quand elle saute au poteau pour attraper ma main. Quand elle se réchauffe je me mets à côté d’elle (record de temps de câlin battu : 10 min en une seule fois !). On se poursuit souvent. On joue à chat. Elle me lèche quand je la caresse quand elle dort (trop mimi). En gros, on s’aime à mort.

Hier soir nous avons vu un film étrange (je rechange de sujet). M le Maudit de Fritz Lang. En fait, c’est un tueur d’enfants qui rôde en Allemagne. La police est à sa recherche (normal) et les bandits à sa recherche aussi (parce qu’il y a trop de policiers en ville et du coup moins de possibilités de vols) et. L’histoire c’est donc une battle entre policiers et voyous, unis sans le savoir pour trouver ce mystérieux tueur d’enfant (recommandation de film : 99,999999999%).

Nathan (au quotidien. Y a d’ailleurs une émission qui s’appelle Quotidien sur la 10 tous les jours sauf le week-end et qui commence à 19h25. Recommandation : 99,999999999%)

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Déjà un bilan…

Salut à toi cher lecteur de l’autre côté de ton écran,

Je t’écris de ma chambre (ou mon petit bunker personnel) car aujourd’hui, le 24 mars 2020, cela fait une semaine que nous sommes en quarantaine (qui ne durera pas 40 jours) et je voulais faire le point avec toi (aussi car un certain membre de la rédaction a râlé en disant que je devrais écrire mon journal de confinement et que je commence à en avoir assez des devoirs), donc me voila. Que te dire…

Pour moi tout va bien mais mes journées deviennent un peu répétitives : l’heure de mon lever varie (avant 9h tout de même) puis je mange, ensuite on s’escrime ( celui-là j’avais besoin de le placer) sur Pronote pendant 3h (l’interface ne marche pas et nos professeurs nous donnent beaucoup de travail à des endroits différents), on re-mange, je travaille en écoutant de la musique (mais, à mon avis, on n’a pas les même goûts), je sors faire les courses, je continue mon travail, je lis, ma mère allume la télévision (l’appel de la série policière… ou pas), on dîne, parfois en regardant un film ou une série et… bon c’est tout. Ah non ! J’oublie de vous parler du fait que j’ai à peu près une envie de meurtre par heure, qu’il y a trois petites voix qui se battent dans ma tête, que je connais beaucoup plus de jurons que je ne le pensais et que je vous ai préparé une petite liste de ce que vous pouvez regarder pendant le confinement :

  • 4 Mariages et un Enterrement.
  • Mars Attacks
  • Meet Dave (désolé je ne me souviens plus du titre français)
  • Beetlejuice
  • We’re the Millers (toujours désolé)
  • Hitch
  • Gemini Man
  • Suicide Squad (bon celui là je l’ai regardé pour Will Smith, et aussi parce qu’il y a suicide dans le titre)
  • Le Mariage de mon Meilleur Ami
  • Friends (10 saisons)
  • Le Prince de Bel-Air (6 saisons)
  • Castle (8 saisons)
  • Mentalist (10 saisons)
  • Bones (12 saisons)
  • NCIS (17 saisons)

Bon, je doute que tu trouves cet article intéressant mais cela m’a vraiment fait du bien de l’écrire (je commençais à me rouiller).

À bientôt !

Lumos‍☺

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Dire que ça fait déjà une semaine

Salut tout le monde ! Bon le coronavirus avance et le gouvernement dit qu’il faudra attendre fin avril pour la fin du confinement. 1 mois de confinement ?!! Pfffffffff…

À part ça, moi je vais de mieux en mieux car j’ai de plus en plus de lecteurs grâce à mes parents qui m’engagent à écrire ces articles (chouette !!) !

Je ne vous ai pas encore raconté un truc. J’étais en trottinette Place de la République, une voiture de police arrive avec deux policiers qui me demandent mon « attestation de déplacement » (on se serait cru en sortie de classe surveillée). « Les trottinettes ne sont pas acceptées comme sortie sportive, alors rentrez chez vous ». C’est injuste !!! Quand je pense que mon père a réussi à faire son footing… GRRRRRR !!!!!!!!!!!!!

Je commence à trouver le temps très long. Dimanche, j’ai donc fait 3 allers-retours en footing rue Meslay (qui fait à peu près 450m de longueur) et je faisais des sprints à la moitié de la rue. Je ne courais que sur la chaussée pour ne croiser personne. Et j’ai senti que ça m’avait fait beaucoup de bien.

Le soir, papa voulait qu’on regarde un film mais nous avons finalement fait un tournoi d’échecs. Trois trucs à mourir de rire se sont passés : maman (qui avait les noirs) jouait contre papa. Elle a hésité, a finalement joué avec le cavalier… blanc, pour prendre un pion blanc. Et ça ne s’est pas arrêté là : papa, avec ce même cavalier, a pris sa propre tour blanchequ’il a rangée là où il avait mis tous les pions noirs qu’il avait déjà pris, sans s’apercevoir qu’il en avait tout un tas et à côté une seule tour blanche. Concentration maximale !!!! Papa avait toutes les pièces pour battre maman (qui n’avait plus que son roi) et il lui a fallu 20 min pour (ENFIN !!!!!!) lui faire échec et mat. Quel talent !!!! Enfin le 3è truc : je jouais avec maman quand soudain, elle lève les yeux vers moi et, avec une petite voix, me demande : « Au fait, je suis les blancs ou les noirs? ». Bon, je crois que je vais demander à mes parents d’arrêter vite fait l’alcool…

Ce lundi, on n’a pas fait grand-chose à part du sport en ligne (c’est beaucoup trop chiant c** !!), on a fêté la fin de scénario de mon père (eh oui, sans invités en plus), avec des cacahuètes et de l’alcool (!!) et comme je n’en ai pas eu, j’ai fait tchin avec le poing. Le soir, dîner de raviolis à la crème et de tomates. On va aller regarder Les 39 marches de Hitchcock en famille. Ciao !! À demain !! 😀

Nathan (au quotidien. Et je n’ai plus d’idées pour la suite, alors s’il vous plait, donnez-moi des idées !!!! À part si vous n’avez pas d’idées non plus ce qui est extrêmement grave !!!!!!!!!!!)

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Confinement, effets secondaires

Pendant cette première semaine, l’ennui fût mon meilleur ami.

Alors que le troisième jour de confinement était là, comme je n’avais rien à faire, je me mis à ma fenêtre, pris mon finger skate, et me mis à réaliser des figures sur la rambarde en fer un peu rouillée qui me permettait de grinder à ma guise. C’est alors, après une heure de sport intense, que je regardai l’intérieur des salles de mon ancienne école, juste en face de chez moi.

Pendant cette observation, j’observai que le squelette de ma salle de CE1 s’était vu retirer son bras. Alors que j’étais déboussolé (on avait amputé mon meilleur ami imaginaire de l’époque), j’entendis un troupeau d’attardés en bas de chez moi. Par réflexe je leur crachai dessus, ils se mirent à m’insulter. Comme un super-héros, je sautai par la fenêtre, je pus les rattraper, et je les renvoyai chez eux …

Joseph

Le journal du collège Valmy

Le 1er dimanche

Bon. Aujourd’hui dimanche, j’ai commencé par me lever vers 10h. Puis, mon père, faisant de l’escrime, a contraint toute la famille à un entrainement de son sport favori. J’ai insisté sur le fait que je n’avais pas besoin, que je pratiquais déjà du sport en « ligne » avec Mr Desplanques (notre prof d’EPS), mais rien n’a pu le faire changer d’avis. Je fus donc obligé de suivre une vidéo YouTube avec un homme inconnu (enfin connu de mon père mais inconnu de moi-même), qui nous donnait des consignes depuis son jardin. J’essayais de rester le plus « normal » possible tandis que pas et exercices mettaient mes parents et mon frère dans des conditions complètement risibles et que je les regardais faire des danses du ventre ridicules. Evidemment, comme je ne suivais pas les consignes, ma mère m’a critiqué sur mes « positions » (… comme d’habitude). En même temps, Maman, il ne fallait pas me faire venir contre mon gré, pense que je tiens à ma dignité, même en cette période !

Après cette séance matinale, j’ai voulu prendre un bol de céréales. Ma mère s’est mise à me (re)faire la leçon : « Hop, hop, hop, Camille, on va prendre un brunch ». On en a déjà fait un hier ! (Ce qui est bien avec mes parents c’est qu’ils arrivent toujours à trouver le juste milieu entre « On est bobo » et « On est confinés, on allie petit déjeuner et déjeuner pour ne pas avoir à faire des courses tous les deux jours » … ce qu’ils finissent quand même par faire).

On a donc « brunché », comme on dit dans le jargon des bourgeois-bohèmes, de tartines, de fromage, de reste de salade d’haricots et de mais, de champignons shiitake cuits et de burrata, oranges et pistaches. Oui, c’est un plat aisé et que j’ai conseillé, j’en ai conscience, mais que maman a déjà cuisiné 3 FOIS ! La troisième fois, à vrai dire, ça donne un peu envie de vomir, au début. Après ça va. On s’adapte.

Ensuite, j’ai regardé mon téléphone, je crois. Je me souviens plus trop.  Ma mère s’est mise à faire des oranges séchées pour les « cocktails » (encore un truc de riches) ; on a fait du dessin (bizarrement, pas mon père qui avait pourtant instauré l’idée, trop occupé à scanner ses carnets de croquis avec son téléphone), j’ai flegmatiquement dessiné… une poutre, un plan de travail et… une étagère ; on a fait un cadavre exquis (une créature barbue, munie d’une robe et de jambes poilues, d’un corps ondulé et de chaussures élégantes à lacets était née), je pense que… ça devait être le moment le plus intéressant de cette journée. J’ai… regardé mon smartphone… regardé mon… smartphone… regardé… mon… smartphone…

Camille

Le journal des collégiens de Montgolfier