Depuis janvier 2011, avec le soutien de l’équipe du développement local de la Politique de la Ville et de la Mairie du 19e, Jeunes Pages intervient dans des écoles élémentaires de l’arrondissement pour y accompagner, en partenariat avec les équipes pédagogiques et/ou d’animation, des journaux d’élèves.
Chaque titre, a ou a eu son autonomie et son existence propre, et des durées diverses de publication. Cependant, à travers la mise en place de diverses actions (affichages de tous numéros réalisés par les enfants dans toutes les écoles participantes ainsi que dans un certain nombre de structures associatives et/ou culturelles du 19e, réalisations de journaux communs à plusieurs rédactions, expositions conjointes à la Maison des Associations et du Combattant), Jeunes Pages s’est efforcé de « créer des ponts » entre les divers établissements et quartiers où nous sommes intervenus.
CURIAL MULTICOLORE – Elémentaire Colette Magny
Janvier 2011 / juin 2019. 85 n° publiés.
Le journal a obtenu la mention spéciale Meilleure maquette au concours académique de médias scolaire Médiatiks 2017 et le 3è prix Meilleur journal imprimé au concours Médiatiks 2019.
118 INFO – Elémentaire Claude Bernard
Janvier 2018 / juin 2023.
63 n° publiés.
CARREL AUX NOUVELLES – Elémentaire Armand Carrel
Janvier / juin 2021. 8 n° publiés
BARBAMONDE – Elémentaire Barbanègre
Décembre 2021 / juin 2022. 10 n° publiés.
En septembre 2019, pour La Lettre du CLEMI, Sophie Gindensperger, interviewait Anne Marenco à propos de Curial Multicolore
Curial Multicolore, c’est le journal des écoles élémentaires Colette Magny A et B (Paris 19ème), initié par Jeunes pages au sein de l’association Postures en janvier 2011. Chaque atelier aboutit à une publication, le journal est affiché à l’école, visible à la fois des élèves et des parents. Manifestations de gilets jaunes ou souris dans l’école, aucun sujet n’échappe à la sagacité de ces journalistes volontaires. Entretien avec Anne Marenco, membre de Jeunes Pages et animatrice de l’atelier journal, qui doit reprendre en novembre 2019 pour sept numéros.
Comment fonctionne l’atelier journal ?
C’est un atelier qui a lieu toutes les deux semaines, le vendredi de 11h30 à 13h30. Il concerne les deux écoles, chacune ayant une heure d’atelier : Colette Magny A, où il y a les CP-CE1, et B, avec tous les autres niveaux. On se met dans la cour de l’école avec un panneau « atelier journal », et on prend avec nous les 12 premiers volontaires. Ce ne sont donc pas forcément les mêmes à chaque fois. Nous sommes deux pour animer l’atelier, Roddy Laroche et moi-même, accompagnées d’un animateur de la ville de Paris. Nous avons la chance de fonctionner à trois partenaires : notre association, les écoles et le périscolaire. Cela crée de bonnes conditions.
Comment les sujets sont-ils choisis ?
On commence classiquement par un tour de table. On fait un petit jeu, qui consiste à se demander de quoi on a entendu parler. Qu’est-ce qui s’est passé dans le monde ? Qu’est-ce qui s’est passé en France ? Dans le quartier ? A l’école ? Des sujets émergent, dont on discute plus ou moins. Ensuite, de petits groupes de deux-trois se créent. Nous on fait le tour des tables, on leur pose beaucoup de questions, ils dessinent et écrivent sur ce qu’ils savent de ces sujets, ou sur ce qu’ils leur évoquent. Parfois ils s’aident d’articles de journaux, on en amène quelques-uns : Le Parisien car c’est le seul titre qui a une actualité locale pour eux, Libération car il y a beaucoup d’images et que la maquette du journal est très « lisible », un gratuit car c’est le seul journal qu’ils peuvent se procurer seuls, parfois le Courrier International car il contient beaucoup de dessins de presse… Occasionnellement, ils regardent aussi Mon petit quotidien car ils le reçoivent à l’école, mais on préfère les faire travailler avec des titres de presse de « grands »… et cela fait aussi un lien avec les parents.
Comment se passe la publication ?
Au bout de deux heures, on récupère tous leurs articles et les dessins, on saisit tout et on fait la mise en page du journal. C’est une chose qu’on ne peut pas faire avec eux, on n’a pas le temps.Dès le départ, le projet était d’afficher le journal. C’est né d’une double-envie : celle de faire un « beau » journal avec des couleurs, des reproductions de dessins et de photos afin que les enfants soient fiers de leur travail, mais nous avions des contraintes économiques. L’affichage permet un tirage limité.Mais on tient aussi au côté « forum » que ça provoque : ça se lit à plusieurs, il y a un début de discussion. Le journal est donc affiché dans le préau de chacune des 2 écoles et à l’extérieur, de façon à ce que les parents puissent le lire aussi.
Sophie Gindensperger